Lycée de Milhaud - classe de 2g6

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Correction Texte 2 : Théodore AGRIPPA D'AUBIGNE, Les Tragiques, 1616

 

Correction :

 

 

Texte 2 : Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, 1616 – manuel p.100

 


 

 

  • Observez les temps des principaux verbes. Comment expliquez-vous cela ?

 

Le texte commence avec les temps du récit : imparfait et passé simple, car le poète est en train de rapporter des événements passés.

« La cloche qui marquait » ; « Rien ne fut plus sacré », « furent marqués des coups »

Mais toute la partie centrale du texte est écrite au présent de l’indicatif : cela crée un effet d’immédiateté, et en même temps, les actions évoquées sont répétitives, ce présent a donc une valeur itérative.

« Les Princesses s’en vont de leurs lits » ; « L’un se défend de voix »

 

 

 

  • Observez la ponctuation et la longueur des phrases. Que pouvez-vous dire du rythme de ce passage ? Quelle impression cela donne-t-il ?

 

La plupart des phrases s’étalent sur deux vers, mais à trois reprises, les phrases durent quatre vers ce qui vient casser le rythme. C’est dans ces phrases-là qu’il y a beaucoup de virgules mais aussi des parallélismes.

« L’un à bien égorger, l’autre à tendre la gorge »

« Les prisons, les palais, les châteaux, les logis, »

Il a recours également aux enjambements (vers qui ne se terminent par aucun signe de ponctuation).

« Ce grand Palais du droit fut contre droit choisi

Pour arborer au vent l’étendard cramoisi. »

L’usage du présent donne aussi le sentiment que tout cela va très vite, et qu’on ne sait pas trop où regarder.

Ce rythme est assez oppressant pour le lecteur et retrace bien le sentiment d’urgence qu’ont pu ressentir les victimes de cette attaque.

 

 

 

  • Analysez les personnes mentionnées et classez-les en catégories (à vous de trouver les catégories les plus adéquates).

 

Dans l’ordre du texte apparaissent :

des voleurs

l’un… l’autre

tout pendard

tout équitable

garçon enfant

des princes

le Roi

les Princesses

 

Il semble évident qu’on peut opposer les personnages de haut rang à ceux du peuple. Pourtant, les victimes sont des deux côtés, tout comme les criminels. L’auteur suggère ainsi que cette tragédie touche tout le monde, quel que soit le rang.

 

Néanmoins vous noterez que certains apparaissent au pluriel alors que d’autres sont mentionnés au singulier, c’est-à-dire qu’ils constituent une généralisation. Encore une fois, cela indique que personne n’est épargné. Cela permet même au lecteur de s’identifier plus facilement, soit comme « l’un » soit comme « l’autre ». Car plusieurs de ces groupes apparaissent en étant opposés les uns aux autres dans des parallélismes. Les victimes et les bourreaux sont mélangés. On pourrait dire de même de l’étude des lieux mentionnés, très nombreux et divers.

 

Il souligne même l’horreur de cet état de fait par la double négation au v.13 :

« Il n’est garçon enfant qui quelque sang n’épanche »

Comprenez : il n’y a pas un garçon qui ne fasse pas couler du sang. Donc, tous les garçons font couler le sang. Cela semble si horrible à admettre que le poète ne peut l’exprimer que par le biais de la litote (nier le contraire de ce qu’on veut dire). Par la même occasion, cela crée une insistance sur cette information mise en relief.

 

 

 

  • Quels sont les registres de langue dominants ? Qu’en déduisez-vous ? (expliquez)

 

Le champ lexical dominant est celui de la guerre et du carnage avec des termes tels que

« lice », « étendard », « guerre », « ennemi », « fendre », « cuirasse », « défend », « assaut », « fer », « égorger », « crime », « sang », « coups », « tuerie », « horreur », « sanglants », « détranchés », « tragique ».

Son abondance permet d’affirmer que le poète veut peindre avec réalisme la barbarie de ces actes. Associé au rythme étudié à la question précédente, ils mettent en place un rythme épique.

 

 

 

  • Comparez ce texte à celui de Ronsard (texte 1) : Quels sont les points communs entre ces deux extraits ? Vous rédigerez votre réponse entièrement, en vous appuyant sur les figures de style et les procédés d’écriture que vous avez repérés dans les questions précédentes.

 

Quelques pistes pour étayer votre réponse :

- tous deux se montrent très subjectifs et prennent position de manière claire ;

- tous deux accusent le roi de façon à peine voilée ;

- tous deux montrent le caractère immoral et absurde de ce conflit ;

- tous deux témoignent d’événements horribles ;

- tous deux ont recours au registre épique pour défendre une thèse.

 

 

 


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14/03/2022
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