Lycée de Milhaud - classe de 2g6

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Correction de l'étude de tableau

 

 

Le massacre de la Saint-Barthélémy vu par un peintre : étude de tableau

 

 

 

 

Edouard Debat-Ponsan, Un matin devant la porte du Louvre, 1880 (manuel de français p.101)

 

Debat-Ponsan-matin-Louvre

 

 

Analysez le tableau :

 

1. Que pouvez-vous dire de sa construction ?

 

Il y a trois espaces : l’intérieur et la façade du château, qui constituent l’arrière-plan ; la rue pavée de Paris, au premier plan, et le pont qui relie des deux espaces en enjambant la douve, au centre du tableau. Ce pont comporte quelques marches, ce qui donne l’impression qu’il surplombe le 1er plan.

Cette construction permet d’organiser les personnages : au 1er plan, les cadavres épars, allongés au sol, et au centre du tableau, concentrés sur le pont, les vivants qui hésitent à sortir.

Il n’y a que très peu de profondeur de champ.

 

 

2. Quel est l’effet produit par le décor ?

 

Le décor nous plonge dans un passé sombre : le château du Louvre est une construction médiévale imposante, et son importance à l’arrière-plan ainsi que ses dimensions donnent une sensation d’écrasement. On ne voit que lui, même au loin en haut à droite. Les créneaux, mâchicoulis et piques sont assez agressifs et accentuent le caractère meurtrier, de même que les pavés, les pierres renvoient une certaine froideur.

 

 

3. Qui sont les personnes représentées à votre avis (les vivants et les morts) ? Quelle impression donnent-elles ?

 

Les cadavres ne sont pas vraiment identifiables à leurs vêtements : ils ont été surpris au milieu de leur sommeil, dans leurs vêtements de nuit. Certains sont nus, d’autres en chemise. Leurs coiffures suggèrent qu’ils sont d’âge et de rang différents. Quelques-uns sont habillés tout de même et leur tenue suggère que ce sont des personnes de qualité, bourgeoisie ou noblesse.

Mais tous ont été blessés et tués alors qu’ils étaient désarmés.

 

A l’inverse, le groupe des vivants est habillé richement : il s’agit de la cour, sortant du palais royal. On les reconnait à leurs tenues, leurs coiffures, leurs bijoux et aussi leur posture. Quelques personnages se détachent : les soldats de la garde, en uniforme jaune et bleu, et armés de hallebardes, sont là pour protéger l’entrée du château et la cour. La femme au premier plan, vêtue de noir, est clairement identifiable : il s’agit de la régente, Marie de Médicis. Elle seule ne semble pas surprise, ni effrayée. Au contraire, elle affiche un air plutôt hautain et satisfait. Enfin, un homme s’incline devant elle, chapeau à la main ; il ne semble pas sortir du château. Mais il tient à la main une épée ensanglantée. On comprend qu’il a participé au massacre, et probablement dirigé, et qu’il vient rendre compte à con commanditaire, à savoir la régente elle-même. Elle est donc directement accusée par le peintre.

 

 

4. Que peut-on dire du choix des couleurs et de la lumière ?

 

Il y a un contraste important entre les couleurs froides des pierres et des cadavres, et les couleurs vives des tenues des nobles, comme pour dire leur insouciance par rapport au massacre. La lumière justement vient d’abord frapper les robes des deux femmes derrière la régente, et les lignes directrices amènent le regard à descendre vers ce que la lumière illumine aussi : les cadavres.

Le rouge est également une couleur qui conduit le regard : le sang sur les corps et la tenue de l’homme en bas à gauche, puis la flaque de sang au pied du pont, et enfin, le regard atteint l’homme qui s’incline devant la régente, lui aussi vêtu de rouge, en passant par son épée.

L’œil du spectateur est donc « promené » selon un trajet voulu par l’artiste.

 

 

5. Que ressent-on devant ce tableau ? Quelle est à votre avis l’intention du peintre ?

 

Chacun ressent ce qu’il veut, bien entendu, mais l’impression première est celle d’horreur, devant cette scène macabre, puis l’indignation devant le mépris affiché par la régente. Il s’agit dont de dénoncer l’implication de la famille royale dans le massacre de la Saint Barthélémy.

 

 

6. Auquel des trois poèmes étudiés dans la séquence peut-on associer ce tableau ? Justifiez votre réponse. Vous pouvez proposer plusieurs réponses.

 

Bien entendu, les trois poèmes évoquent le même événement, mais l’éclairage donné diffère quelque peu.

Ce tableau, comme le poème de RONSARD, accuse ouvertement la régente Marie de Médicis. Mais les détails macabres des cadavres peuvent évoquer le poème d’Agrippa d’Aubigné. Enfin, le fait qu’il ait été peint plusieurs siècles après les faits (le tableau date du XIXè) et donne une vision en quelque sorte idéalisée de ce moment, et en cela on peut penser à la Henriade de VOLTAIRE.

 

 

A retenir : Tous ces artistes utilisent leur art pour dénoncer, que ce soit l’écriture ou la peinture. Ce sont donc des artistes engagés.

 


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08/04/2022
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